Cette série de peintures de femmes tatouées, armées et en patins à roulettes est la série sur laquelle travaille Bel Fullana en ce moment. Ces guerrières dans l'attitude desquelles il est possible qu'un pourcentage élevé de visiteurs entrevoient un puissant "empowerment féminin". Bel Fullana se considère comme une féministe, mais insiste sur le fait qu'elle ne veut pas influencer les lectures de ses peintures. "Tout ne doit pas nécessairement passer par des lectures féministes strictes". "Je vis isolée en pleine nature, je fais pousser des cactus, mais je peins ces sortes de personnages apocalyptiques qui sont comme des super guerrières et je ne sais pas vraiment non plus contre quoi ou qui elles se battent".  

L'artiste se définit comme une peintre et se range consciemment dans cette catégorie. "Je me sens très à l'aise dedans. Mais j'admets que j'aimerais avoir plus de ressources. Par exemple, j'adorerais faire de la 3D". Ce qui nous parait pas surprenant. 
Bel Fullana passe de nombreuses heures dans son studio à Son Carrió. "Je suis un peu une ermite. J'ai toujours été très indépendante et je ne me suis jamais senti impliquée dans le monde de l'art. Je vis la peinture comme un engagement".
 

Fait-elle de la painture naïve ?  "J'ai une galerie, des projets, mais je suis toujours à la maison. Je peins ce dont j'ai envie, comme un petit enfant, avec sa fraîcheur devant la feuille blanche" Si sa peinture est apparemment naïve (elle l'est de moins en moins) mais elle est aussi pleine de concepts et d'idées : "Vous connaissez Grimes ou Yolandi Visser (du groupe sud-africain Die Antwoord) ? Ils ont cette dichotomie : ils ressemblent à des anges mais ils ont un côté sombre. Je pense que je suis comme ça moi-même et mes peintures aussi." 
Et Bel le fait avec des pinceaux analogiques et des couleurs saturées.